Gil Eanes : au-delà du point de non-retour

 

Le nom de Gil Eannes n’est pas vraiment un nom très familier dans notre culture ; il n’est pas non plus le nom de cet endroit associé à cet explorateur portugais, le cap Bojador. Et pour cause, ce Cap n’a pas été découvert par Gil Eannes : il était en effet déjà connu depuis de très nombreuses années. Pour les voyageurs de son époque, Bojador représentait une barrière infranchissable, un point de non-retour. Mais en 1434, ce « héros portugais » a accompli l’exploit que consistait le franchissement cette frontière invisible. Ce faisant, il a non seulement ouvert à voie à la découverte de nouvelles terres, mais également permis aux gens de l’époque de voir plus grand et d’ouvrir leur esprit. C’est un des facteurs majeurs qui a permis la naissance de l’Âge d’or de l’exploration portugaise, avec toutes ses gloires… et toutes ces horreurs.

Pourquoi une telle fixation sur le cap Bojador ? À l’époque, les gens pensaient que le Soleil faisait bouillir l’eau au niveau de l’Équateur. Ainsi, dans leur esprit, même si un bateau pouvait aller au-delà du cap Bojador, le soleil de l’équateur le réduira en poudre. De plus, toujours selon la croyance de l’époque, même si par le plus grand des hasards le bateau parvenait à franchir ce Cap sans être réduit en poussières, son équipage serait, de toute manière, attaqué par des monstres terrifiants, qu’ils avaient nommés les Antipodes, de la région subéquatoriale. Mais Gil Eannes, lui, était toujours prêt risquer sa vie (et heureusement, car c’est ce qui a permis de découvrir de Nouveaux Mondes) ! On peut donc dire qu’effectivement, cet homme est à l’origine de l’Âge de découverte de l’Europe. Cependant, cette gloire est à relativiser : il a également une part de responsabilité dans ce qui allait devenir le Commerce triangulaire des esclaves les siècles à venir.

 

 

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