Charles IV, le bourreau des financiers : des exécutions rentables pour renflouer le Trésor royal

Exécutions rentables

En 1322, en digne successeur de Philippe le Bel, Charles IV inaugura son règne par des mises à mort rémunératrices, à commencer par celle de Gérard de La Guette, ex-ministre des Finances de Louis X, accusé d’avoir dilapidé le Trésor. En fait, il fallut se contenter de pendre son cadavre, car il mourut sous la torture. En 1328, le propre trésorier de Charles IV, Pierre Rémy, seigneur de Montigny, fut également pendu, après avoir été emmené à Montfaucon, attaché à une charrette.

Plus tard, d’autres financiers furent également condamnés à mort, comme Macé de Mâches, trésorier-changeur du roi, René de Siran, maître des monnaies ou Hugues de Cruisy, prévôt de Paris, accusé comme les autres de corruption. La peine était intéressée puisqu’elle était assortie de la confiscation des biens du condamné. Ainsi, après la mort de Pierre Rémy, le Trésor royal récupéra plus d’un million de livres. Bref, pour le Trésor d’un royaume épuisé par le règne précédent, il n’y a pas de petits profits !

Exécution sensationnelle

Charles IV fit aussi exécuter Jourdain de L’Isle, Gascon de haute noblesse, sans égard pour sa parenté avec le pape Jean XXII (1316-1334), dont il avait épousé la nièce. Ce brigand, pillard et massacreur, bravant la justice du roi, était entre autres l’auteur de dix-huit crimes, dont celui d’un sergent envoyé par le souverain pour l’arrêter. On finit par le capturer et on l’incarcéra au Châtelet. Le 7 mai 1323, il fut mené « en la grand’rue Saint-Denis, à la queue d’une charrette, parmi les boues, sur un bahut et une claie, jusqu’à la Villette Saint-Laurent, fut traîné et, de là, tout nu, à terre, jusqu’au gibet ». Du très beau monde, placé devant la foule des Parisiens, assista au spectacle. Le chroniqueur anonyme conclut que, depuis Ganelon, « jamais un gentilhomme n’était mort aussi ignominieusement… ».

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