Un petit instant, j’arrive, je dois nourrir mon Tamagotchi !

Plus d’une famille sur trois possède un animal domestique. Mais pour beaucoup d’autres, une telle acquisition, particulièrement en ce qui concerne les chiens, reste une décision trop contraignante : les poils sur le tapis, les pattes mouillées sur le plancher, les sorties à heures fixes pour les besoins, les frais de vétérinaire, les départs en vacances, etc. Ce sont ces considérations qui ont motivé un fabricant de jouets japonais – la firme Bandai – à créer, en 1996, le premier chien virtuel, baptisé Tamagotchi, dont la vocation serait d’apporter à son maître les plaisirs d’un véritable animal de compagnie sans les inconvénients.

 

Ce chien, né sur ordinateur, est devenu très vite la coqueluche du public japonais, dans un pays où l’on sait que la superficie est déjà très mesurée par rapport à sa population. Au départ, l’intention du constructeur était purement ludique et didactique. Le but était de simuler sur ordinateur l’éducation et les besoins d’un chien authentique, comment le laver, le soigner, le nourrir tout à loisir.

 

 

Mais cette ambition utilitaire fut très vite dépassée par les possibilités illimitées qu’offrait un tel projet. Les extensions de cette invention ont en effet pris une ampleur insoupçonnée que les progrès de l’informatique ne font qu'étendre à l'infini.

 

Le Tamagotchi a très vite envahi la majorité des foyers japonais, à titre de véritable membre de la famille. Dès son lancement sur le marché, pour s’en procurer un, il fallait faire la file devant le magasin dès 7 h du matin.

 

Un chien qui tient dans la poche

 

Par l’intermédiaire d’une console miniature, pas plus grande qu’une montre ou un porte-clés, un programme informatique, plus ou moins sophistiqué selon les versions, vous donne accès à ce chien électronique à l’heure qui vous convient et sans le moindre asservissement, l’animal se conformant point par point à la façon dont vous l’avez programmé.

 

Outre les soins divers que l’on peut prodiguer, par touches interposées, à ce chien virtuel, ce dernier peut aussi adopter toute une série de comportements plus ou moins élaborés. Vous pouvez ainsi téléguider sa promenade sur écran à travers la ville ou dans le parc voisin, lui apprendre à mémoriser votre date d’anniversaire et une foule d’autres tâches, jusqu’à lui permettre de se mettre à chanter ou de faire des études ! Les options sont également nombreuses : vous pouvez lui commander en ligne des repas variés et toute une garde-robe sur mesure.

 

 

Dès les premières versions, il était possible de modifier, selon son bon plaisir, l’anatomie ou la morphologie de votre Tamagotchi : plus grand ou plus petit, jeune ou adulte, mâle ou femelle. On pouvait les faire se rencontrer (d’un ordinateur à l’autre), communiquer entre eux, former des couples, s’accoupler et faire naître des bébés.

 

Le Tamagotchi s’est exporté dans le monde entier, même si l’engouement est quelque peu retombé ces dernières années. On peut toutefois compter sur les constructeurs pour lancer périodiquement des modèles plus évolués qui ne manquent jamais de surprendre par leur ingéniosité. Mais l’avantage principal du chien Tamagotchi reste son absence de nuisance (sauf le risque d’y être accro), son faible encombrement (il tient dans votre poche), il n’est pas fugueur (il ne s’évade pas de l’écran) et il retourne dans sa niche (virtuelle) dès qu’il ne vous amuse plus.

 

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