Le brouillard qui sauva l’Amérique

Les États-Unis ne sont vraiment pas passés loin de ne survivre que six semaines.

En août 1776, le général George Washington ainsi que le gros de l’armée continentale défendent la ville actuelle de Brooklyn. Lors de ce qui devient la bataille de Long Island, ses forces se retrouvent en sous-nombre, débordées et dominées. Même en prenant en compte les victoires britanniques au cours des premières phases de cette guerre asymétrique, c’est un véritable désastre. Le 27 août, 970 soldats de l’armée continentale sont morts ou blessés et plus de mille autres sont fait prisonniers. De leur côté, les Britanniques n’ont perdu que 63 hommes.

Washington est dos à l’East River et au moins 15 000 tuniques rouges britanniques se rapprochent. Puis mère Nature sauve les États-Unis.

En effet, le jour d’après, une forte pluie tombe et les deux armées font halte. Le 29 août, les Britanniques décident d’attendre qu’un brouillard matinal se dissipe avant de lancer une attaque capitale.

Vers midi, Washington ordonne à ses hommes de bâtir tout type d’embarcation […] capable de flotter […] pour les emmener tous au port est de la ville d’ici la nuit tombée. La brume tient toute la journée — phénomène étonnant pour une journée estivale new-yorkaise — lui permettant d’évacuer ses hommes de nuit et en silence de l’autre côté de la rivière jusqu’à Manhattan.

Ce brouillard fortuit sauve environ 9000 hommes que la nouvelle armée continentale ne peut se permettre de perdre. Le combat aurait certainement été perdu ce jour-là. À la place, les Britanniques se réveillent au matin du 30 août pour capturer un ennemi qui, comme le brouillard, s’est évaporé.

Retour en haut