Banquet royal : arrestations et exécutions au menu

Charles dit « le Mauvais », comte d’Évreux et roi de Navarre, prétendait à la couronne en tant que petit-fils de Louis X par sa mère. Le roi, Jean II le Bon, s’en méfiait d’autant plus qu’il était intrigant, rusé, dangereux et puissant en raison de ses importants domaines qui s’étendaient de la Normandie aux abords de Paris. Aussi, en 1356, il décida d’imposer son autorité.

Le 5 avril, Charles était l’un des convives d’un banquet donné à Rouen par le dauphin, également duc de Normandie. Le roi entra brusquement dans la salle, précédé d’Arnoul d’Audrehem qui, en dégainant son épée, hurla : « Que nul ne bouge, quelque chose qu’il voie, s’il ne veut mourir de cette épée ! ». Le monarque s’avança jusqu’à la table, prit son rival au collet, le tira violemment en le menaçant : « Or sus, traître, tu n’es pas digne de t’asseoir à la table de mon fils. Par l’âme de mon père, que je ne pense jamais à boire ni à manger tant que tu vivras ! ». Un écuyer nommé Colinet de Bléville, occupé à trancher la viande devant le roi de Navarre à l’arrivée du roi de France, tira sa dague pour frapper celui-ci. Jean le Bon ordonna à ses sergents son arrestation immédiate, celle de son maître et de trois autres seigneurs. Malgré les supplications du dauphin, ils furent livrés sur l’heure au bourreau et exécutés, sauf Charles, qui en fut quitte pour la peur de sa vie et une longue captivité.

Les Navarrais se vengèrent en prenant le parti des Anglais, à qui ils livrèrent une partie de la Normandie.

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