Catherine de Médicis : gourmande, superstitieuse, luxueuse et en deuil permanent …

Fille de Laurent II de Médicis, épouse d’Henri II, mère de François II, de Charles IX et d’Henri III, elle assura la régence pendant la minorité de Charles IX. Désireuse de pacifier le pays, déchiré par les guerres de religion, et de sauvegarder l’autorité royale, cette femme de caractère négocia avec les protestants. Mais, hostile à l’amiral et ministre Coligny, elle provoqua les massacres de la Saint-Barthélemy.

Grande et menue suite
La reine s’entourait d’une suite somptueuse de 300 dames de la haute noblesse, de 80 jeunes filles remarquables par la naissance, la grâce et la beauté, parées de soie et d’or, ainsi que de nains et naines, tels le moine Nonnéton, ou les deux fous « grand Palace » et « petit Polacron ». Elle veillait à ce que ces jouets vivants soient richement vêtus, aient laquais, précepteurs, lavandières… La souveraine était accompagnée en permanence par la bouffonne Catherine de la Jardinière – qualifiée de « folle en pied » –, d’un perroquet et d’une guenon porte-bonheur.

Gloutonne affamée de luxe
La reine avait un appétit débordant. Le chroniqueur Pierre de l’Estoile révèle qu’en juin 1575 elle faillit mourir d’une indigestion de fonds d’artichauts et de rognons de coqs. En revanche, elle ne buvait que de l’eau, qu’elle faisait venir des sources de Villers-Cotterêts, de Poissy et de Conflans. Chaque repas était une cérémonie où elle ne mangeait que dans de la vaisselle d’argent, attablée avec ses courtisanes en tenue d’apparat, même quand il s’agissait d’une collation champêtre.

Les noirs dessous de la reine
Après la mort de son mari, elle porta le deuil en permanence, ne revêtant que des robes en laine noire, rehaussées d’un col blanc. Exceptionnellement, pour les noces de Charles IX et d’Henri III, elle vêtira des robes de soie et de velours, sombres toutefois. Mais pour les gants, les souliers, les jupes et tous les autres dessous, son exigence fut permanente. Ses bas-de-chausses étaient toujours de soie et ses caleçons de brocart noir.

Superstitieuse jusqu’au tournis
Les prémonitions de la reine furent nombreuses. Les plus célèbres concernent la mort de son époux et la bataille de Jarnac, où mourut Condé. Avant le décès de chacun de ses enfants, atteste sa fille Marguerite le 26 décembre 1574, elle apercevait une « fort grande flamme ». Une nuit, elle se réveilla en sursaut, criant : « Monsieur le Cardinal, je n’ai que faire de vous », au moment où se mourait précisément le cardinal de Lorraine. Obsédée par l’hermétisme, elle prenait sans cesse l’avis de spécialistes, tel Nostradamus. Elle possédait un observatoire et un livre d’astrologie aux pages de bronze doré. Les constellations y étaient représentées par des cercles mobiles que l’on faisait pivoter pour établir les horoscopes. Le vendredi la hantait, au point de ne jamais organiser un événement d’importance ce jour-là. Parmi tous les devins, magiciens et nécromanciens qu’elle consulta, figurent le Florentin Corne Ruggieri et son frère Thomas, qui la placèrent devant un miroir. Elle y aurait vu ses fils qui tournèrent ensuite chacun autour du miroir, autant de fois que d’années de leur règne !

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