Henri II fou d’amour pour une femme de vingt ans son ainée…

Ce 10 juin 1549, c’est l’effervescence à la basilique de Saint-Denis. Ce n’est pas tous les jours qu’on assiste au couronnement d’une reine ! En réalité, Catherine de Médicis est reine de France depuis 1547, lorsque son époux Henri est monté sur le trône à la mort de François Ier. Jamais elle n’aurait du endosser un aussi grand rôle. Fils cadet du roi, Henri n’est pas le prince héritier. Mais le décès brutal du Dauphin François en 1536, trois ans après le mariage d’Henri et Catherine, leur confère inopinément un destin royal.

Alors, heureuse, Catherine de Médicis ? Hélas, non. Car depuis le début, l’ombre d’une femme entache son mariage. Une femme qui, de vingt ans plus vieille qu’elle, ne devrait aucunement lui faire de tort. Mais qui pourtant parvient à maintenir Henri sous le joug d’un amour indestructible.

Diane de Poitiers, anonyme, avant 1525, Paris, bibliothèque nationale de France.

Elle s’appelle Diane de Poitiers. Henri l’a connue très jeune, sans doute depuis tout petit. Il est âgé d’à peine 11 ans lorsque cette dame d’honneur de 31 ans lui est assignée comme préceptrice. C’est elle qui va faire son éducation. Très vite, elle devient sa plus proche conseillère et sa meilleure amie. Et même davantage. Lorsqu’il prend part à un tournoi royal, en 1530, c’est devant Diane que le garçonnet vient incliner sa lance et ses couleurs pour lui dédier son combat dans la tradition chevaleresque.

Au fil des ans, les liens unissant Diane à Henri ne cessent de se resserrer. Lorsqu’elle se retrouve veuve, il devient le principal homme de sa vie. C’est elle qui l’initie aux plaisirs de la chair alors qu’il n’est âgé que de 17 ans… et elle 36 !

Ni l’arrivée de Catherine de Médicis au sein de ce tandem ni l’accession d’Henri au trône ne suffiront pour faire changer les choses. Henri et Diane s’aiment. Elle exerce sur lui un influence considérable, au point que certains la considèrent comme son premier ministre informel. Pour elle, le roi est prêt à tout, la couvrant de bijoux, la nommant duchesse et lui faisant cadeau du superbe château de Chenonceau. Et, dans son ombre, Catherine souffre. Peut-être souffre-t-elle d’autant plus que le roi, par délicatesse, fait tout pour dissimuler sa relation extra-conjugale…

La reine voudrait haïr cette rivale qui lui dame le pion depuis la première heure. Mais elle ne le peut pas, car elle lui doit trop ! En effet, dans les premières années de leur mariage, Henri et Catherine ne parvenaient pas à avoir d’enfants. Echouant à donner un héritier à son mari, Catherine était sur le point d’être répudiée. Elle n’a dû son salut qu’à un soutien inattendu : celui de Diane de Poitiers ! C’est elle en effet qui a encourage Henri à persévérer pendant plus de dix ans, jusqu’à la naissance du premier enfant royal en 1544.

Bref, la reine est obligée de s’accommoder de la présence de sa meilleure ennemie auprès de son mari. Mais la favorite ne perd rien pour attendre : Catherine de Médicis saura saisir la première occasion de l’évincer pour de bon…

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