Les Américaines durant la Seconde Guerre mondiale

États-Unis : les femmes durant la Seconde Guerre mondiale

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, ce sont quelque 350 000 femmes qui servent au sein de l’Armée américaine, que ce soit sur le territoire américain ou à l’étranger. Parmi elles, les pilotes du service féminin de l’Armée de l’air (Women’s Airforce Service Pilots, appelées WASPs), qui ont reçu la prestigieuse récompense de la médaille d’or du Congrès américain. Au même moment, l’enrôlement massif des hommes crée un vide béant dans la main-d’œuvre industrielle. Entre 1940 et 1945, le pourcentage de femmes dans l’Armée américaine passe de 27 à presque 37 % et, en 1945, c’est presque une femme mariée sur quatre qui travaille hors du foyer familial.

Les femmes à l’Armée

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En plus du travail en usine et d’autres emplois au pays, quelque 350 000 femmes rejoignent les Forces armées américaines, que ce soit sur le territoire des États-Unis ou à l’étranger. Sous la pression de la Première dame Eleanor Roosevelt et de groupements de femmes, le général George Marshall, impressionné par le rôle des femmes en service en Grande-Bretagne, soutient l’idée de créer une branche féminine au sein de l’Armée. En mai 1942, le Congrès institue le Women’s Auxiliary Army Corps (le corps d’armée féminin auxiliaire), qui sera ensuite appelé Women’s Army Corps et obtiendra alors un statut militaire complet. Ses membres, connues sous le nom de WACs, occupent plus de 200 postes non combattants aux États-Unis et dans tous les théâtres d’opérations. En 1945, on dénombre plus de 100 000 WACs et 6000 femmes officiers. Dans la Marine, les membres du Women Accepted for Volunteer Emergency Service (les femmes admises au service volontaire d’urgence) possèdent le même statut que les réservistes marins et apportent leur soutien au pays entier. La Garde côtière et le Corps de Marine suivent rapidement le mouvement, mais en moindre mesure.

Le saviez-vous ? Le 10 mars 2010, près de 70 ans après sa dissolution, les pilotes du service féminin de l’Armée de l’air ont reçu la médaille d’or du Congrès.

Les femmes des WASPs jouent elles aussi un rôle durant la guerre, mais celui-ci est moins connu. Ces femmes, chacune a obtenu son brevet de pilotage avant le service, deviennent les premières femmes à piloter des engins de l’Armée américaine. Elles acheminent les avions des usines aux bases, transportent de la marchandise et participent aux missions de simulation. En tout, elles cumulent plus de soixante millions de miles en distance de vol et délivrent des milliers de pilotes américains masculins en service actif durant la Seconde Guerre mondiale. Plus d’un millier de WASPs servent l’État et 38 d’entre elles y laisseront leur vie. Considérées comme des fonctionnaires sans statut militaire officiel, ces WASPs tombées au combat ne reçoivent aucun honneur ni avantage militaire. Elles n’obtiendront un statut militaire complet qu’en 1977. Le 10 mars 2010, au cours d’une cérémonie au Capitole, les WASPs reçoivent la médaille d’or du Congrès, l’une des plus grandes distinctions civiles. Plus de deux cents anciennes pilotes assistent à l’événement, beaucoup d’entre elles portent leurs uniformes de la Seconde Guerre mondiale.

Rosie la Riveteuse

Alors que les femmes occupent enfin bon nombre de positions qui leur étaient jusqu’alors interdites, c’est l’industrie de l’aviation qui enregistre la plus forte hausse de main-d’œuvre féminine. Plus de 310 000 femmes travaillent dans l’industrie aéronautique américaine en 1943, ce qui représente 65 % de la main-d’œuvre totale de cette industrie (en comparaison, les femmes ne représentaient qu’un pour cent avant la guerre). L’industrie des munitions aussi recrute massivement de la main-d’œuvre féminine, représentée par la campagne de propagande gouvernementale Rosie la Riveteuse. Ce personnage de Rosie, femme forte coiffée d’un bandana, est en partie inspiré d’une véritable travailleuse, mais demeure majoritairement fictif. Il est devenu l’un des outils de recrutement les plus efficaces de l’histoire des États-Unis et également l’une des images les plus iconiques des travailleuses de la Seconde Guerre mondiale.

Que ce soit dans des films, des journaux, des articles ou sur des affiches, des photos, et même sur une couverture de l’Evening Post dessinée par l’illustrateur Norman Rockwell, la campagne de Rosie la Riveteuse souligne le besoin patriotique des femmes d’entrer dans les Forces armées. Et elles le font, en grand nombre. Malgré leur rôle crucial durant la guerre, leur paie demeure bien inférieure à celles de leurs équivalents masculins : les travailleuses gagnaient rarement plus de 50 % du salaire d’un homme.

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