Portraits-robots des visiteurs de l’au-delà

Toutes les époques et tous les pays ont connu leurs fantômes. Les plus anciennes civilisations croyaient déjà au « double » des morts et les redoutaient. Pour éviter leur retour sur terre, les vivants ont d'ailleurs pris depuis longtemps l’habitude d’amonceler des pierres sur les tombes des défunts, allant parfois jusqu’à bâtir des pyramides sur leur dépouille. On n'est jamais trop prudent...

 

La tradition nous a laissé des fantômes un portrait-robot confirmé par de nombreux témoignages : double translucide d’un être humain ou d’un animal qui, dans certaines conditions, devient visible ou audible, comme une présence immatérielle qui se superposerait à notre univers matériel. Il est parfois fait allusion à des accessoires, dont les plus classiques sont les chaînes et le suaire.

 

La plupart des apparitions signalées font état d’une silhouette à l’apparence humaine marchant sur le sol ou surprise en position assise dans l’attitude d’une personne réelle accomplissant des gestes familiers.

Plus rarement, « l’esprit » semble flotter à quelques centimètres au-dessus du sol, mais certains « experts » prétendent, documents archéologiques à l’appui, que le niveau sur lequel se déplace le fantôme est en réalité celui qu’occupait le terrain du temps de son vivant.

 

Le moins qu’on puisse dire, c’est que chaque fantôme semble avoir ses manies et ses habitudes, souvent répétitives, au cours de ses apparitions. On en a vus qui s’évaporaient comme des bulles de savon, d’autres passer au travers des portes ou des murs, d’autres encore répéter inlassablement les mêmes gestes avant de disparaître au bout de quelques minutes.
La tradition présente ces créatures impalpables comme des âmes en peine, l’esprit tourmenté d’un défunt qui revient errer sur les lieux de son existence terrestre, celle-ci ayant été généralement interrompue prématurément par une mort violente, et dont la dépouille aurait été privée d’une sépulture décente.

 

Hanteur ou chahuteur

 

Deux espèces de fantômes ont été répertoriées :

 

  • L’esprit hanteur, traditionnellement attaché à un lieu, ancien ou moderne, habité ou non, s’y conduit en propriétaire. Il ne laisse généralement aucune trace physique de son passage, pas la moindre empreinte. Il se meut en silence et ne s’attarde guère.
  • L’esprit frappeur (ou chahuteur), baptisé « Poltergeist », est plus répandu. Toujours invisible, il se manifeste par d’assommantes prestations du plus mauvais goût : déplacement d’objets et de meubles, bruits divers (rires, sifflements, cris, chuchotements), vitres brisées, pluie de cailloux contre les portes et les fenêtres, incendies spontanés… Certains y ont fatalement vu l’intervention du Démon.

 

La Société des recherches psychiques londonienne fut l’une des premières institutions à s’occuper officiellement des phénomènes paranormaux. Les apparitions de fantômes figurent en bonne place dans ses attributions. Sur les milliers de cas recensés dans ses archives, certains ont été classés dans des dossiers spéciaux qui retiennent particulièrement l’attention des parapsychologues. Ces fantômes, triés sur le volet, ont le mérite d’avoir été aperçus par plusieurs témoins à la fois, dont l’honorabilité paraît au-dessus de tout soupçon. Les nombreuses enquêtes entreprises jusqu’ici sur les lieux dits hantés n’ont toutefois jamais abouti à une conviction absolue. Elles n’ont fait qu’épaissir un mystère déjà bien nébuleux...

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