L’Angleterre a toujours été le refuge de prédilection des revenants en tout genre. Les maisons et châteaux hantés y sont donc légion.
La maison la plus hantée d’Angleterre - c’est ainsi qu’on l’appelle depuis 1940 - est le presbytère de Borley, dans l’Essex. Ce n’est plus aujourd’hui qu’un amas de ruines calcinées. Le 27 février 1939, un incendie d’origine mystérieuse détruisit la majeure partie du bâtiment.
Les premières manifestations insolites qui y furent enregistrées (plus de 2000 à ce jour) remontent à la fin du 19e siècle. Le révérend père Bull, qui l’occupait à l’époque, entendait fréquemment à l’extérieur des bruits de pas. Mais il n’y avait jamais personne derrière la porte. De temps à autre, la silhouette d’une nonne apparaissait à une fenêtre mais disparaissait aussitôt qu’on s’en approchait. Et le vin de messe se transformait régulièrement en encre.
Les archives locales racontent qu’un moine novice et une jeune religieuse française, surpris jadis en train de filer le parfait amour, furent sévèrement châtiés pour ce délit. Lui fut pendu et elle fut emmurée vivante dans l’une des cryptes du presbytère. Où l’on a d’ailleurs retrouvé son squelette.
Puis ce fut au tour d’un chien invisible d’aboyer sans répit pendant des années autour du bâtiment. À partir de 1937, la situation devint à ce point intenable que plus aucun religieux ne voulut occuper les lieux.
Une autre demeure anglaise de sinistre réputation, c’est Burton Agnes Hall, près de Bridlington, dans le Yorkshire. Dans ce superbe manoir du 17e siècle est conservé, selon les dernières volontés de la défunte, le crâne d’une jeune fille morte il y a plus de trois siècles. Mortellement blessée par des cambrioleurs, Anne Griffiths avait exigé de ses deux sœurs, avant de mourir, que sa tête fut détachée de son corps pour être conservée dans la demeure qu’elle aimait tant. « Sinon, avait-elle menacé, je rendrai cette maison inhabitable ».
Les deux jeunes femmes n’ayant pas obtempéré à ce vœu macabre, mis sur le compte d’une fièvre délirante, l’habitation devint bientôt le théâtre d’un épouvantable remue-ménage nocturne. Dans les jours qui suivirent le décès, les portes se mirent à claquer, provoquant un tel vacarme que tous les domestiques, terrorisés, prirent la fuite. Le calme se rétablit enfin quand le vicaire de la paroisse accéda à l’ultime souhait de la défunte, après avoir exhumé son cercueil.
Les maisons hantées se comptent par dizaines. Ainsi, l’on connait aussi :
- Le château de Kilworthy House, transformé en pensionnat, où apparaît épisodiquement le fantôme sans visage d’Elizabeth Glanville, une jeune fille condamnée à mort par son père ;
- Le château de Capesthorne Hall, dans le Cheshire, où apparaît régulièrement, dans l’une des 90 chambres, un bras ensanglanté qui n’est attaché à aucun corps et qui tente invariablement d’ouvrir une fenêtre, située à dix mètres au-dessus du sol, avant de disparaître.
- La vieille maison de Bisham Place, dans le Berkshire, où rôde en sanglotant le fantôme d’une certaine Lady Hoby, qui assassina jadis l’un de ses enfants et qui revient périodiquement sur les lieux de son crime. Se détachant du tableau qui la représente sur un mur, elle apparaît souvent en négatif et se mêle aux invités lors de réceptions ;
- Le « Busby Stoop Inn », une auberge du 15è siècle, dans le Yorkshire, où erre le fantôme d’un jeune homme qui fut pendu en 1702 après avoir tué son père au cours d’une dispute. Son fantôme vient s’asseoir parfois dans la salle, sur un banc qui lui est réservé. Si, par mégarde, un client distrait venait s’asseoir à cette place, il mourrait dans l’année.
La liste des lieux habités par des êtres venus de l’au-delà est encore longue, très longue. Pourtant, les Anglais ont cessé depuis longtemps d’en avoir peur. Au point que l’on peut lire régulièrement dans la presse des petites annonces du genre « Château à vendre avec fantôme ». Ce qui en fait inévitablement monter le prix…