On ne fêtait pas son anniversaire au Moyen Âge

 

Dans l’Antiquité, le jour de naissance fait l’objet d'une célébration régulière, la natalice (du latin natalicia, repas anniversaire de naissance) sous la forme d’un « rite religieux privé et public ». Il est notamment réservé aux empereurs dont l'anniversaire donne lieu à des sacrifices. Au début du XIIIe siècle, le célèbre marchand Marco Polo, dans le Devisement du Monde, décrit notamment les festivités lors de l'anniversaire de l'empereur de Chine Kubilai Khan, le fondateur de la dynastie des Yuan.

Au Moyen-Age, peu d'Occidentaux fêtaient leurs anniversaires (la date de naissance est d'ailleurs rarement connue), car l'Église catholique le leur avait interdit.

En effet, cette tradition vient d'Orient et représentait une "tradition païenne" aux yeux du Pape. La naissance rappelait également le péché originel (la désobéissance d’Adam et Eve) et l’Eglise préférait promouvoir la fête du « saint patron » correspondant à son prénom de baptême ou à la mort (natalice ouanniversarium funéraire) considérée comme la dies natalis, « jour de naissance » (à la résurrection). Seules exceptions : la « Nativité de Jésus-Christ » (le 25 décembre), la « Nativité de saint Jean-Baptiste » (fête chrétiennes qui récupèrent les cultes liés aux solstices) et la « Nativité de la Vierge Marie ». Cependant, elle réapparaît épisodiquement à partir du XIIIe siècle (premières autobiographies astrologiques dans des traités dus à Richard de Fournival, médecin, Henri Bate de Malines, philosophe, « révolution de la nativité » dans des horoscopes individuels au XVIe siècle et connaît une résurgence à l'époque de la Réforme (volonté de retour aux sources du christianisme) : ils sont alors considérés comme une bonne manière de transférer l'attention vers une autre date que le jour de la fête du saint, dans la lignée du rejet du culte des saints ou culte de duelie et correspondent au renouveau des horoscopes de l’astrologie populaire ou parfois à l'espièglerie d'enfants des cours princières qui désirent célébrer ce jour. Néanmoins au XIXe siècle, beaucoup de codes de savoir-vivre d'orientation catholique privilégient encore la fête du « saint patron », la célébration de l'anniversaire se diffusant progressivement dans la bourgeoisie puis dans le monde ouvrier au XXe siècle.

Retour en haut