Histoire secrète d’une voiture populaire

Cette voiture populaire, connue dans le monde entier sous le nom de Volkswagen, serait née à Munich, en 1932, sur la nappe d’une table de restaurant. Son père : Adolf Hitler.

Son but : donner la possibilité à tous les Allemands de s’acheter une voiture familiale. Le 11 février 1933, le Chancelier Hitler prend la parole au salon de l’Automobile à Berlin et annonce la démocratisation de l’automobile et le développement des autoroutes.

En avril de la même année, Hitler rencontre Ferdinand Porsche et lui explique son idée de créer une voiture destinée au peuple allemand : ce véhicule doit pouvoir rouler à 100 km/h, doit consommer maximum 7 litres au 100 km, doit pouvoir transporter 2 adultes et 3 enfants et doit être composé de pièces pouvant être changées ou remplacées rapidement. Son moteur sera refroidi par air et son prix de vente ne doit pas dépasser 1.000 Reischmarks.

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Porsche est catastrophé par le prix imposé, car en 1933, aucune voiture au monde n’est vendue moins de 1.000 marks. À cette époque, le prix moyen d’une automobile familiale est de 3.000 marks. Mais il accepte quand même de relever le double défi, technologique et financier.

Le 22 juin 1934, Hitler signe la commande d’une Volkswagen type 60. Porsche se met au travail avec ses collaborateurs.

Le moteur, un excellent quatre cylindres boxer, de 26 CV à 3500 tr/min., est créé par un nouvel ingénieur venant de Wiener-Neustadt : Xavier Reimspiess.

La carrosserie est l’oeuvre d’Erwin Komenda. En 1935, les deux premiers prototypes, les Versuchswagen V1 (berline) et V2 (cabriolet) sont construits en l’espace de dix mois.

En octobre 1936 naissent les prototypes de la V3. Ils seront testés 750 km par jour en des conditions de froid intense, et ce jusqu’au 22 décembre de la même année.

Les essais sont concluants et Hitler est vraiment enthousiasmé. N’attendant pas la fin des essais, le Führer confie à Daimler-Benz la mission de construire une série de nouveaux prototypes : les VW 30. Tâche dont Mercedes ne s’acquitte qu’avec répugnance. L’histoire de ces différentes Versuchswagen est vraiment très complexe. Même les spécialistes ne sont pas encore arrivés aujourd’hui à tout démêler.

Pour être certain que son projet réussisse, Hitler prend l’affaire en main. Il crée la Gesellschaf zur Vorbereitung des Volkswagen GmbH et décide la création d’un immense complexe industriel comprenant une ville pour les travailleurs.

Ce sera Wolfsburg.

Pendant ce temps-là, Ferdinand Porsche se casse la tête pour arriver au prix imposé par Hitler. Il n’y parvient pas. Hitler décide alors que le financement de la voiture sera effectué par le Deutsche Arbeitsfront. Commence alors le lancement de la production.

En 1937 Porsche, accompagné d’une délégation, se rend aux États-Unis afin de rencontrer Henry Ford. Un des buts de ce voyage est de se documenter sur la technique de construction de la chaîne.

En arpentant les chaînes de montage, l’ingénieur allemand réalise comment il peut minimiser les coûts de production et proposer ainsi au Führer une voiture à moins de 1.000 reichsmarks.

Une première série de 3 VW définitives est lancée en 1938 : une berline, un cabriolet et un « Toit ouvrant ». La VW 03 est née. Ces trois modèles sont prêts pour la cérémonie de la pose de la première pierre de l’usine de Wolfsburg qui a lieu le 26 mai 1938.

Lors de la cérémonie, le Führer baptise inopinément la nouvelle voiture « Kdf » de Kraft durch Freude (la force par la joie). Une fois l’usine construite, la production peut commencer.

En 1938, Porsche crée une version militaire de la VW, le célèbre Kubelwagen.

Le prototype 62 est refusé par la Wehrmacht, qui préfère des engins 4X4 ou 4X6 plus traditionnels.

Dans le civil, les voitures peuvent être commandées au moyen de tickets d’épargne, lesquels sont collés au fur et à mesure dans un carnet spécial. Dans le prix de vente du véhicule, était comprise une assurance omnium valable pour deux ans.

Malheureusement le début de la guerre bouleverse toutes les prévisions de production. En 1940, Hitler décide d’arrêter les activités civiles de l’usine. Pour soutenir l’effort de guerre, Wolfsburg va désormais produire, et ce jusqu’en 1944, près de 70.000 véhicules, dont seulement 1.100 Kdf et plus de 65.000 versions militaires élaborées sur base de la Kdf.

Les usines Wolfsburg seront bombardées par les alliés en 1943 et 1944. Le 9 mai 1945, à la fin des combats, il ne reste rien de l’usine. Le mois de juillet 1949 verra le nouveau départ de Volkswagen.

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