Pourquoi offre-t-on des cadeaux à Noël ?

Le réveillon de Noël approche à grands pas ! Et avec lui, le sapin, la bûche et les cadeaux… Si s’offrir de jolis paquets lors des réunions de famille (ou entre amis) est aujourd’hui bien ancré dans les mœurs, il n’en a cependant pas toujours été de même par le passé.

D’où vient donc cette tradition ? Pourquoi avons pour habitude de gâter les gens qu’on aime les 24 et 25 décembre ?

Une histoire de Romains

La coutume trouve en réalité son origine dans la Rome antique. Chaque année, à l’époque du solstice d’hiver, se tenaient les Saturnales. Les Romains célébraient Saturne, dieu de l’agriculture, et le retour de la lumière lors de grands repas arrosés. Ils s’y échangeaient notamment des fruits et du miel, de petits cadeaux annonciateurs de douceur et d’abondance pour l’année nouvelle. Tout n’était alors que joie, plaisir et amusement. Ces épisodes de liesse populaire était également l’occasion pour les serviteurs de retrouver de manière provisoire leur liberté. Les patriciens leur donnaient d’ailleurs souvent quelques pièces pour les placer sous la protection de Strenia, la déesse de la santé, divinité dont découle le mot « étrennes ».

Parallèlement à cela, un second culte suscitait l’enthousiasme populaire : le culte de Mithra, le dieu-soleil. Le 25 décembre, les Romains célébraient à nouveau la victoire de la lumière. Mais à la fin du IVe siècle, Théodose Ier, dont le diabolique dessein était d’éradiquer toutes les religions autres que le christianisme, interdit ce culte païen et l’Église catholique en profita pour détourner cette date, alors désignée comme celle de la naissance de Jésus Christ et déclaré jour d’offrande dans la chrétienté.

XIXe siècle : le bouleversement

Plusieurs siècles durant, la tradition des cadeaux s’efface, au profit des étrennes que l’on s’échange à la nouvelle année.

Ce n’est qu’au XIXe siècle que s’opère un bouleversement, et ce, pour plusieurs raisons.

Après avoir traversé un XVIIIe siècle trop athéiste aux yeux de l’Église, l’heure est au retour de la vertu et de la morale et le don est revalorisé.

Le XIXe siècle marque également le triomphe de la bourgeoisie dans la sphère sociale et, avec elle, ses valeurs. Ainsi, la famille est placée au centre des préoccupations et les liens entre époux et avec les enfants sont renforcés. De ce fait, l’enfant, jusqu’alors assez peu estimé, occupe désormais une place prépondérante au sein de la famille, celle d’héritier de la lignée familiale, et endosse un rôle majeur dans l’équilibre et le bonheur du foyer. Dépassant largement la fête religieuse, Noël se transforme en un moment de rassemblement des générations durant lequel l’échange de cadeaux devient incontournable.

Un succès commercial

Très vite, cette fête acquiert une dimension commerciale qui ne fait qu’accentuer son succès. L’essor de la bourgeoisie marquant également celui des grands magasins, les vitrines s’égayent, les cadeaux se multiplient, sont de plus en plus chers et, surtout, se parent d’emballages en papiers multicolores afin de susciter la surprise et l’excitation lorsque vient le moment de les ouvrir.

Le cadeau de Noël s’installe alors comme véritable coutume populaire. De nombreux traités de savoir-vivre, sur l’art et la manière d’offrir, apparaissent d’ailleurs dans les rayons des librairies. Ainsi, l’on recommande par exemple d’offrir des cadeaux utiles aux personnes les plus modestes tandis que les hommes et femmes les plus riches doivent se voir offrir des objets plus futiles, dont ils pourraient se passer.

Depuis lors, les attentes des enfants et des adultes ont certes évolué, mais une chose est sûre, les cadeaux de Noël ont encore un bel avenir devant eux !

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