L’illustre Robinson Crusoé, personnage réinventé par la plume de Daniel Defoe, a été inspiré par Alexandre Selkirk, marin intrépide qui connut de multiples aventures. Son histoire est tout aussi passionnante que celle du héros légendaire.
L’illustre Robinson Crusoé, personnage réinventé par la plume de Daniel Defoe, a été inspiré par Alexandre Selkirk, marin intrépide qui connut de multiples aventures. Son histoire est tout aussi passionnante que celle du héros légendaire.
D’après les documents de l’État civil, Alexandre Selkirk serait né en 1676 en Écosse et plus précisément à Nether Largo, petite bourgade des Highlands. C’est le septième enfant d’une famille de tanneurs.
Suite à des démêlés avec la justice, Alexandre Selkirk quitte Nether Largo et sa famille à l’âge de 15 ans et s’engage comme marin. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cet événement n’a sûrement pas contrarié Selkirk. En effet, étant le septième membre de la fratrie, il est probable que ses chances de réussir au sein de l’entreprise familiale auraient été très minces.
Les quatre années suivantes sont consacrées à un essai de colonisation dans le nord du Panama. Cette entreprise se soldera par un échec qui prendra le nom de « Désastre de Darien », suite à la mort d’une grande majorité des colons, causée par la famine et des maladies.
Son retour en Écosse en 1701 illustre bien le comportement de Selkirk, qui peut devenir violent à certaines occasions. En effet, il va menacer un de ses frères, en provoquer un autre et se battre avec son père. Suite à ces péripéties, Alexandre Selkirk embarque en tant que pilote. à bord de l’expédition de Dampier. Direction : l’Amérique du Sud où son navire arraisonne un galion appelé Manille. Mais il s’avèrera que Dampier n’est pas un bon navigateur et, de surcroît, il est lâche, violent et tyrannique.
En 1703, la situation se dégrade vraiment pour Alexandre Selkirk. En effet, le bateau est en très mauvais état par manque d’entretien et Selkirk essaie de faire rallier le navire au port le plus proche pour le mettre en cale sèche. Pour ce faire, il essaie de rallier l’équipage à sa cause, mais il échoue. Il menace dès lors de quitter le navire et malheureusement pour lui, il s’exécute. C’est le début d’une épopée qui va inspirer Robinson Crusoé.
Grâce au journal du Wood Roger, le navire qui l’a recueilli en 1709 (5 ans après), on découvre la vie de Selkirk sur l’île. Il connaît d’abord un moment d’abattement durant lequel il espère qu’un navire, anglais de préférence, fasse relâche pour être rapatrié. Suite à une attente interminable, il s’active et se met à fabriquer diverses choses pour améliorer son quotidien : une hutte, des outils, des ustensiles. L’île abrite des chèvres sauvages qu’il chasse pour les utiliser de diverses façons. Il échappe aux Espagnols qui ont débarqué en se cachant dans les arbres. Lorsque l’équipage du Wood Rogers aborde l’île, il découvre un personnage suspect, hirsute, sauvage et qui a perdu l’usage de la parole.
En octobre 1711, Selkirk revient enfin en Angleterre après dix ans d’absence. Wood Rogers, en faillite à ce moment-là, profite de l’aventure de Selkirk pour rebondir en publiant son journal de bord avec l’aide d‘Edward Cooke. Le journaliste sortira également une copie dans The Englishman où il décrit Alexandre Selkirk comme un modèle à tous points de vue.
C’est à cette époque-là que Daniel Defoe a probablement commencé à imaginer Robinson Crusoé. Il a dû prendre connaissance du témoignage de Selkirk, témoignage qui circule parmi les initiés du monde maritime.
Le retour à Londres rime avec le partage du butin du galion Manille. Malgré des imprévus juridiques, il finira par toucher 800 livres, somme rondelette pour l’époque. Il est également appelé à comparaître pour témoigner contre Dampier au sujet de l’expédition de 1703 et son témoignage sera accablant.
Après avoir touché son magot, Alexandre Selkirk décide de revenir dans sa ville natale : Nether Largo. Il y est fort bien accueilli, car il impressionne par sa richesse et ses aventures. Il achète un petit pied-à-terre et « joue » au riche terrien. Toutefois, cette « activité » sera de courte durée, car la mer lui manque et il décide d’embarquer à bord du HMS Enterprise et en profite pour passer officier naval. C’est à cette époque (en l’an 1719) que sort le Robinson Crusoé de Daniel Defoe.
Selkirk s’engage en 1720 dans ce qui sera sa dernière expédition : le HMS Weymouth, un navire puissamment armé qui doit aller en Guinée afin de protéger les navires anglais contre les pirates.
Alexandre Selkirk meurt en 1721 à la suite d’une tempête à l’embouchure de la rivière Gambie où il tombe à l’eau.
Petit bonus :
Les Aventures de Robinson Crusoé par Georges Méliès - 1903